Aurélie Laumont

Rééduquer notre cerveau pour sortir de la crise écologique


Il y a quelques temps, j'ai croisé les travaux de Sébastien Bohler, Docteur de Neurosciences et rédacteur en chef de la revue Cerveau & Psycho. Dans son livre le Bug Humain, il explique pourquoi malgré notre niveau de conscience et d'engagement pour contribuer activement à l'écologie en changeant nos habitudes, on pouvait craquer pour des choses futiles, et comment notre cerveau "nous pousse à détruire la planète".

Bien qu'étant en 2024, notre cerveau humain est toujours majoritairement piloté par une zone cérébrale très archaïque, commune à d'autres d'espèces animales, comme les mammifères tels que les reptiles, les oiseaux et même les poissons. Non non, ce n'est pas le cortex qui nous dirige (zone d'analyse et d'anticipation) mais bien une zone du cerveau bien plus ancienne, appelée le striatum.

Depuis des millions d'années, le striatum contrôle le système de récompense du cerveau, en envoyant une dose de dopamine quand la situation procurait du plaisir, ce qui venait renforcer tous les circuits neuronaux de l'activité en question.

 

cerveau

Pour libérer de la dopamine, le striatum recherche en priorité 5 types de stimulis (renforçateurs primaires) :

  • manger
  • avoir des relations sexuelles
  • avoir du pouvoir et un statut social
  • fournir le moindre effort
  • acquérir des infos pour permettre de satisfaire les 4 précédents

Le souci c'est que le striatum ne possède aucun système de régulation : il veut toujours plus de plaisir.

Les résultats qui sont anticipés ne procurent pas de plaisir. Seul un résultat supérieur à nos attentes donne une récompense. Donc j'anticipe un bon repas dans un restaurant, mon striatum libère de la dopamine. Si le repas dégusté est moins bon que ce que je pensais, il y a aura moins de dopamine, moins de plaisir ressenti. Si le repas se passe comme je pensais, il n'y aura aucune libération de dopamine supplémentaire, donc pas de plaisir supplémentaire. Il faut que la qualité du repas soit supérieure à mes attentes pour que le striatum émette davantage de dopamine, donc les circuits neuronaux sont renforcés, et considère le plaisir atteint comme étant la nouvelle norme future.

Le striatum est aveugle au temps qui passe, c'est-à-dire que lui promettre un futur incroyable dans 10 ans ne produira aucune décharge de dopamine, c'est pour cette raison que les plaisirs immédiats ont plus d'impact sur nous plutôt que de voir sur le long terme.

Sébastien Bohler propose des pistes de solutions, notamment de développer davantage la conscience plutôt que l'intelligence. En reprenant le contrôle de notre conscience, avec notamment la pleine conscience, nous donnons de la puissance à nos ressentis et décuplons notre plaisir avec moins.

"La conscience est une caisse de résonance pour nos perceptions, et cette caisse de résonance peut réellement nous donner plus avec moins. Nous pouvons faire croire au striatum qu'il obtient davantage de plaisir. En augmentant notre niveau de conscience global, nous nous immunisons par le pouvoir du cortex contre l'appel du tout."

La deuxième piste qu'il aborde est de détourner l'attention du cerveau vers d'autres types de plaisir comme l'altruisme, la modération, le respect de l'environnement.

De même, comme le striatum est avide de savoirs, l'auteur propose de mutualiser les savoirs dans une société de la connaissance.

L'idée n'est pas de réduire à zéro les 5 renforçateurs primaires car nous en avons besoin pour survivre, mais de les réduire.

Notre société entière prône et encourage clairement ces 5 renforçateurs primaires de par nos technologies ou le système économique, et ce livre m'apporte une ouverture et une meilleure compréhension de la recherche effrainée de la dopamine, notamment chez les personnes porteuse d'un TDAH.

Encore une fois, ralentir en conscience paraît être un antidote à ce cerveau qui devient fou devant tant de possibilités qui s'offre à lui en continu et de façon illimitée.


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